14/05/2010
Autoroutes à vélo, Anglet, et neurosciences
Si le vélo veut être une alternative sérieuse aux transports passifs il faudrait lui offrir des axes rapides, sûrs, directs, et dépollués, ce que l'on commence à appeler autoroutes à vélos.
Sur ces axes, les cyclistes qui ont peur de faire du vélo, les enfants, les personnes âgées, oseront se déplacer avec ce moyen de transport actif aux nombreuses vertus,
et les véhicules à propulsion humaine, vélos couchés et vélomobiles commenceront à apparaître.
Copenhague va en réaliser,
la Hollande en a plusieurs, Anvers en a également, et c'est un succès,
Londres est entrain d'en réaliser ...
... et en France il y en a une à Anglet.
Elle est présentée ici, ainsi que certains enseignements culturels et biologiques (en fait, des lectures conseillées) touchant aux comportements humains.
Anglet semble être la première ville de France à avoir osé réaliser une avenue verte intra urbaine avec une "autoroute à vélo" de très bonne facture, qui part des "Cinq cantons" et va à "La chambre d'amour".
Elle est intéressante en tant que telle, mais aussi car elle comporte deux sections:
- une avec des espaces piétons en goudron de part et d'autre du dispositif et
- une avec un espace en stabilisé assez large d'un seul côté.
Ceci illustre parfaitement les deux grands choix possibles, en sachant que le stabilisé peut être très intéressant dans certaines sections car il coûte moins cher, est apprécié des coureurs à pied et des chevaux et connaît des développements techniques prometteurs.
-- -- --
Par ailleurs il faut retenir de cette réalisation faite par la Droite, qu'elle n'a pu voir le jour que grâce à une réflexion et une demande constructive et structurée de la Gauche entendue par la Droite.
En ce sens cette réalisation est doublement exemplaire, et illustre les fruits exceptionnels que l'on peut récolter quand s'éteignent les feux aussi destructeurs qu'inconscients de l'imitation rivalitaire qui sont tapis dans notre cerveau.
-- -- -- -- --
A ce propos on peut conseiller de lire et méditer plusieurs ouvrages : ----------------------------
Pour les aspects culturels,
"Je vois Satan tomber comme l'éclair" de René Girard, de l'Académie française,
Pour les aspects biologiques,
"L'erreur de Descartes" d'Antonio Damasio qui est un grand classique,
"Les neurones miroirs" de Giacomo Rizzolatti,
"Neurobiologie de la personnalité" et "Le cerveau des émotions" de Joseph Ledoux.
Il faut reconnaître que les deux derniers ne sont pas faciles à lire, mais ils permettent de comprendre ceci :
-- Dans notre cerveau, il y a une autoroute avec un jalonnement prioritaire, qui est la voie naturelle, celle de l'action sans réflexion sous impulsion aversive (légère haine a priori), et qu'en alternative à cela il n'y a qu'une petite piste cyclable mal indiquée pour offrir un cheminement alternatif.
-- Il existe aussi un chemin long, passant par la réflexion et l'effort, intégrant le passé et le futur ainsi que les émotions du sujet et celles des autres.
Mais ce chemin ne peut être emprunté que s'il existe une intégrité cérébrale suffisante, une paix du corps (ne pas avoir trop froid, trop chaud, faim, soif), une paix du cœur (ne pas être dans la haine de l'autre, nourrir le projet conscient, inconscient, ouvert ou caché de détruire ou prendre la place de l'autre ou des autres), c'est à dire une unité entre les hommes qui permette la lente germination des idées, comme dans l'apparition de nouveaux rameaux sur une plante. On pourrait aussi formuler cela de la manière suivante, pour emprunter ce chemin il faut ne pas être soumis à son cerveau reptilien, piloter son cerveau des émotions pour que les fonctions hébergées dans le cortex et en particulier le cortex préfrontal puisse donner toute la mesure créative qui réside dans la diversité des cerveaux .
------------------------------------------------------------------------------------------ __ -------------------
11:27 Publié dans Livre, Neurosciences, Propulsion humaine, Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.