26/07/2010
Pollution chimique et santé
Un livre très remarquable vient de sortir sur le problème des rapports entre pollutions chimiques et santé, il s'agit de "Sang pour sang toxique" de Jean-François Narbonne, qui est professeur de toxicologie à Bordeaux, expert à l'agence française de sécurité de l'environnement et du travail (Afsset) et membre de plusieurs groupes de travail de l'union européenne et de l'onu. Ce livre est exceptionnel car il offre une synthèse très complète et claire de ce sujet si difficile en seulement 255 pages;
Il faut lire le livre en se souvenant des trente glorieuses et de la sensation d'accès à une forme d'opulence qui a parcouru des populations qui sortaient de la guerre de 14-18 , de la crise de 29, et de la guerre de 39-45. Il faut bien se souvenir que, par exemple, la révolution verte mise en place en Inde a amené ce pays à la quasi autosuffisance alimentaire, au moins quantitativement sinon dans la répartition.
Il faut aussi se souvenir que le premier livre à bonne diffusion posant le problème fut "Our Stolen future" de Theo Colborn, Dianne Dumanovski et John Peterson Myers publié en 1996,avec une préface de Mr Al Gore, qui connut sa version française en 1997 sous le titre"L'homme en voie de disparition".
Comme souvent, il y eut bien sûr, une grande pionnière avant tout cela, en la personne de Rachel Carson qui publia "Silent spring", "Le printemps silencieux" en 1962.
Le récit de ce que vécurent ces pionniers se lit comme un roman policier, et montre bien qu'au sein de l'indispensable culture scientifique de base, qui demande efforts et abnégation, la culture biologique demande encore un supplément d'effort pour pouvoir prendre les bonnes décisions; les gens du vivant ( médecins, infirmières, vétérinaires, agriculteurs, maraîchers, marins, manuels, enseignants, etc ) ont en commun une culture à laquelle les gens de l'inanimé (ingénieurs, techniciens, gestionnaires, administrateurs, gens du juridique), peuvent parfois avoir du mal à accéder, si les hasards des transmissions familiales, des loisirs, des rencontres ou de l'ouverture d'esprit ne viennent compenser ce défaut d'une culture qui s'acquiert surtout par la pratique.
Pour se rendre compte de la complexité du vivant il faut regarder, par exemple, l'hormesis science des réponses aux faibles doses et des courbes non monotoniques, c'est à dire des courbes doses-réponses pour lesquelles on observe une réascension d'effet, après que l'on soit passé sous les doses pour lesquelles on ne devrait plus rien observer .
Il faut commencer le livre du Pr Narbonne, si on n'a pas de culture scientifique et biologique, par les pages 130 à 135 qui traitent de la complexité et de la difficulté de l'expertise, pour bien comprendre que la compréhension claire du problème est récente et que les grands corps sociaux modernes ne s'adaptent, malheureusement, pas instantanément.
Tout le livre est passionnant mais on peut mettre l'accent sur les pages 128 à 130 qui affirment clairement que, chez l'enfant, l'augmentation constatée par les professionels ( médecins, enseignants, éducateurs) de l'autisme, des déficits d'attention, de l'hyperactivité, des troubles de la mémoire et des apprentissages (et sans doute corrélativement aussi des troubles du comportement) est bien en rapport avec l'arrivée dans notre environnement de nouvelles molécules dont nous découvrons petit à petit les effets.
Les solutions sont simples, à portée de main, et se nomment
vélo, propulsion humaine, vélomobile, potager bio, maraîchage bio,
agriculture bio de proximité, maison écologique.
12:00 Publié dans Cerveau | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : santé, pollution
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