17/11/2014
La démocratie, les subsidiarités et le cerveau
La démocratie suppose la nécessité de l’existence d’une autorité comme force morale. Un peuple n’est pas une masse, et si un État démocratique est laissé aux caprices arbitraires de la masse, l’égalité dégénère en un nivellement mécanique, en une uniformité sans aucune nuance.
Il ne peut survivre, dans cette démocratie, d’une part que des victimes trompées par la fascination apparente de la démocratie que, dans leur ingénuité, elles confondent avec ce qui en est l’esprit, et d’autre part, que des profiteurs ayant su, grâce à la puissance de l’argent ou de l’organisation, s’assurer une condition privilégiée et le pouvoir lui-même .
Mais il faut aussi le respect du principe de subsidiarité, et même d'une subsidiarité particulière qui est la subsidiarité descendante ou négative,ou encore "fonction supplétive de toute collectivité".
Si on oublie ces principes on risque d'avoir des voitures pour faire 500 mètres, une motorisation excessive de tous les déplacements, des supermarchés en périphérie des villes, trop peu de commerces de proximité , un étalement urbain non maîtrisé, une agriculture qui consomme plus d'énergie qu'elle n'en produit tout en étant responsable d'un certain nombre de maladies, des cerveaux qui ne trouvent pas un environnement idéal pour un développement complet et harmonieux, des systèmes de retraite dont on savait dès le départ qu'ils ne pourraient tenir leurs promesses, des pollutions de toutes sortes et une consommation d'énergie insensée.
Il est également nécessaire qu’elle repose sur «une conception correcte de la personne humaine».
C’est ici qu’intervient le concept de subsidiarité.
On peut dégager deux types de subsidiarité : une subsidiarité descendante, où les échelons supérieurs de pouvoir laissent agir dans leur ordre les échelons inférieurs ; on a pu la nommer « négative », puisqu’elle revient à contenir, à limiter, les pouvoirs supérieurs ; et, d’autre part, une subsidiarité ascendante, où les pouvoirs supérieurs pallient les déficiences ou les impuissances des échelons inférieurs, qui pourrait être qualifiée de « positive ».
Les spécialistes du sujet, de manière constante, envisagent la subsidiarité comme descendante : l’idée fondamentale est le primat de l’individu comme personne.
Le principe de subsidiarité est aussi appelé fonction supplétive de toute collectivité ce qui signifie qu’on ne peut enlever aux individus, pour les transférer à la communauté, les attributions qu’ils sont capables d’exercer de leur propre initiative et par leurs propres moyens.
Ce serait commettre une injustice et mettre en péril l’ordre social que d’ôter aux groupes de niveau inférieur pour les conférer à une collectivité plus vaste et d’un rang plus élevé, les fonctions qu’ils peuvent exercer individuellement.
Que l’autorité publique abandonne donc aux groupements de rang inférieur le soin des affaires de moindre importance où se disperserait à l’excès son effort ; elle pourra dès lors assurer plus librement, plus puissamment, plus efficacement les fonctions qui n’appartiennent qu’à elle, parce qu’elle seule peut les remplir, diriger, surveiller, stimuler, contenir selon ce que le comportent les circonstances ou que la nécessité l’exige.
Que les gouvernements soient donc bien persuadés : plus parfaitement sera réalisé l’ordre hiérarchique des divers gouvernements selon ce principe de la fonction supplétive de toute collectivité, plus grandes seront l’autorité et la puissance sociale, plus heureux et plus prospère l’état des affaires publiques .
Il convient de noter ensuite ce qu’il faut entendre par « démocratie authentique » : il ne s’agit pas seulement d’un respect formel de règles, mais c’est « le fruit de l’acceptation convaincue des valeurs qui inspirent les procédures démocratiques », qui sont énumérées ainsi :
1. la dignité de chaque personne humaine,
2. le respect des droits de l’homme,
3. le « bien commun » comme fin et critère de régulation de la vie politique.
Sans doute, devrait-il en être ainsi parce que notre cerveau est fait pour vivre dans de petites communautés, alors que nous avons la nécessité d'en organiser de grandes pour pouvoir découvrir la matière, dans la paix, afin de l'organiser aux bénéfices de tous les vivants, et que c’est dans ce type de communauté subsidiaire que les échanges interpersonnels sont suffisants pour garantir les interactions intergénérationnelles et dans la mixité sociale garantissant que le cerveau du petit d’homme puisse donner son optimum.
Pour donner quelques exemples de non subsidiarité dans les échanges interpersonnels il n’est que de considérer les «enfants à la clé», ces enfants qui rentrent seuls chez eux après l’école,et qui, de facto, sont livrés aux images qu'apporte une électronique non subsidiaire, ou encore le fait qu’au bac le jeune aura passé plus de temps devant la télévision qu’à l’école.
( inspiré de J.R. Armogathe)
23:31 Publié dans Neurosciences, Vie en société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cerveau
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