24/02/2015
Pour échapper à la pollution les cyclistes devraient brûler les feux
Pour les cyclistes les "cédez la passage" (ou "tourne à droite") ont un intérêt majeur peu connu. Ils leur permettent d'échapper aux zones les plus polluées de la ville. Une étude vient de montrer que dans les carrefours la pollution est 29 fois plus forte s'il y a des feux que si prévalent les simples règles de priorités, à condition que le traffic soit fluide.Les particules proviennent des échappements mais aussi pour un bonne part des plaquettes de frein, des pneus et de l'usure de la chaussée.
Un autre dispositif favorable contre la pollution est le giratoire à feux. Il arrive que l'on préfère mettre des feux plutôt que des giratoires, car, mal calculés, les giratoires peuvent se trouver complètement bloqués à certaines heures. Mais il existe une autre solution, qui est le giratoire à feux. Il fonctionne avec ses feux dans les périodes à risque et en mode normal le reste du temps, et il peut tout le temps être équipé de "cédez le passage".
Une étude anglaise parfaitement claire
Cette étude anglaise (article payant) montre que la pollution atmosphérique est 29 fois supérieure aux feux rouges qu'en cas de circulation fluide. Pour le cycliste cela signifie qu'il faut ne pas traîner dans ces zones-là, et donc qu'il faut installer des "cédez la passage" partout où c'est possible, c'est à dire dans la majorité des carrefours à feux.
Les scientifiques français l'ont bien mesuré
Pour Jean-Paul Morin (*) "cet article reflète bien la réalité des choses que nous connaissons depuis une dizaine d'années en matière de mesures en habitacle de véhicules.
Il est bien connu aussi que dans l'air ambiant, en nombre, ce sont les particules des plus petites classes de taille qui sont les plus nombreuses. Par contre, en masse elles sont clairement minoritaires.
La réglementation actuelle en matière de surveillance de la qualité de l'air est basée sur la masse et non sur le nombre".
Michaël Bertin (**) vient aussi nous apporter ces précisions: "En effet, et de manière plus générale, les carrefours sont les lieux les plus sensibles, même en zone périurbaine où on peut se retrouver au delà des normes en vigueur de manière très localisée alors que les niveaux de pollution aux alentours sont assez bas.
Une campagne de mesures menée par l'ASPA (organisme chargé de la surveillance de la qualité de l'air en Alsace) en 2011 (***) montre (page 28 du rapport, illustration ci-dessous) deux points de mesure (au sud et à l'ouest de l'agglomération de Strasbourg) où les niveaux sont au-delà de la norme alors que la pollution ambiante est plutôt basse. Dans ces deux cas il s'agit de carrefours où le trafic intense, la géométrie défavorable (phénomène de rue canyon) et la présence de feux augmentent significativement les émissions des véhicules: freinages et accélérations successifs.
(*) Jean-Paul Morin, l'un des meilleurs spécialistes français de la pollution atmosphérique. Chargé de Recherche INSERM Directeur Adjoint EA4651-ABTE/Toxemac - Université de Rouen Coordinateur Réseau TOPAASE Toxicologie Pollution Atmosphérique Aérothermochimie Santé Environnement.
(**) Michaël Bertin, Chargé de mission Qualité de l'Air et Climat DREAL ALSACE
(***) Aspa, Campagne de mesure menée dans le cadre du projet PAISARC+, 2011. En pdf
11:22 Publié dans Pollution, Propulsion humaine, Sécurité routière, Vélo | Lien permanent | Commentaires (0)
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