Vélo, potager et cerveau

3 litres de pétrole par jour

Vous savez que notre nourriture demande environ 60 millions de tonnes équivalent pétrole par an en énergie, rien que pour la France : c'est à dire en gros l'équivalent de trois litres de pétrole par jour pour chaque habitant.

A titre d'exemple un camion sur trois circule pour les industries agro alimentaires, un camion sur trois se déplace pour acheminer votre nourriture dans votre assiette.

Tout cela n'est pas raisonnable et ne pourra pas durer très longtemps.

 

Fermes urbaines, balcons, toits, gazons ...

La production de nourriture locale, bien organisée, peut facilement ramener tout cela à des chiffres très avouables, en les divisant par 10 sans problème.

Le moyen le plus efficace est l'autoproduction de fruits et de légumes, c'est à dire, pour les urbains, la valorisation de tout ce qui peut être cultivé : les balcons, les terrasses, le  derrière des fenêtres, et, surtout, les gazons.

Il m'a été donné de découvrir qu'il existait une revue consacrée uniquement à ce sujet, qui s'appelle "Urban farm, Sustainable city living".  Le numéro de mai/juin 2011 traite, entre autres, d'un sujet qui peut nous intéresser tous, Havrais comme non Havrais, c’est la production de fruits et de légumes sur les toits.

 

Mangez local, et donnez la tétée !

A cela s’ajoute une autre source de nourriture de grande proximité, et de très grande qualité. C’est mon amie Britta Boutry, qui vit en Ile-de-France, qui vient de m’en faire prendre conscience. Voici ce qu’elle en dit :

On pourrait inclure dans la "nourriture de proximité" l'allaitement ! Mangez local, et donnez la tétée !

En voici quelques avantages :

Economie d'électricité

Le lait maternel n'a pas besoin d'être chauffé, il est naturellement à la bonne température.
Le lait maternel est fabriqué sur place, pas besoin d'usines (lait industriel, biberons...)

Economie de déchets :  ils ne sont même pas créés

Pas de déchets liés à l'emballage des biberons, tétines, boîtes de lait
Pas de déchets liés à la fabrication du lait en poudre, des biberons....

Economies de transport (en camions !)

Fabrication et transport des ustensiles (cuillère, biberons....)
Fabrication et transport des stérilisateurs
Transport du lait de vache pour le transformer en lait en poudre
Transport des déchets (biberons usés, boites de lait vide/ périmées...)

Economie d'eau - préservation de l'eau

Pas de gâchis d'eau pour le lavage de la biberonnerie
Pas d'achat de biberon, tétine, pochette, brosses pour laver
Pas de produit stérilisant, pastille javel etc. chargeant l'eau en produits chimiques.

Economies de santé pour le bébé

Les muqueuses des enfants non allaités sont plus fragiles car non protégées par les sIgA du lait maternel
Le thymus de l’enfant non allaité est plus petit, alors que c'est le berceau des lymphocytes qui contribuent à un solide système immunitaire
Le bébé allaité reçoit des anticorps ciblés sur l'environnement auquel il est exposé (virus, microbes, champignons)
.... (la liste est longue)

Economies de santé pour la mère

Economie de fer par un retour de couches retardée
La mère qui allaite fait attention à son alimentation, c'est également bon pour son corps
L'ocytocine déclenchée par l'allaitement est l'hormone qui apaise et favorise les interactions sociales
La femme qui allaite est moins exposée à des cancers d'origine hormonale (sein, ovaires)
La femme qui allaite se recharge en calcium et se retrouve avec une masse osseuse plus importante qu'avant l'allaitement.
... (la liste peut se poursuivre)

 

A mettre dans la balance

Achats de quelques soutien-gorges spéciaux
Quelquefois achat de coussinets d'allaitement, mais pas nécessairement
Ration calorique augmentée d’environ 20% de plus pour la mère (Dans des situations d'urgences et de pauvreté, il est plus sûr d'alimenter la mère pour qu'elle allaite que d'acheminer du lait industriel et de l’eau en bouteille. Les bébés s'en porteront mieux, mais cela, c'est encore un tout autre débat.)

 

Je pense donc que vélo et allaitement font bon ménage en termes d'économie ! nous dit Britta pour conclure. Avec le potager, alors !